Homélie pour le 2e dimanche de l’Avent – 5 décembre 2021
Baruc 5, 1-9 / Psaume 125 (126) / Philippiens 1, 4-6.8-11 / Luc 3, 1-6
Debout, Jérusalem!
Il s’agit de voir beau et grand pour Dieu qui va venir chez nous. De faire beau et grand en nous, autour de nous parce qu’il va bientôt venir, parce que déjà il est venu. Ce n’est pas un rêve ni une illusion. Ce n’est pas dans ma tête ni même dans mon cœur seulement. C’est dans le réel de tout mon être, au milieu du monde; c’est dans l’histoire du monde, de notre monde, qu’il vient, qu’il est venu, qu’il viendra.
C’était au temps de Tibère, l’empereur romain, au temps d’Hérode en Galilée et de Pilate en Judée, comme au temps de Joe Biden, aujourd’hui, comme au temps de Justin Trudeau et de François Legault, au temps du Cardinal Lacroix et du Pape François. Aussi vrai que toi et moi nous sommes là, le Seigneur vient. Il demande à nous voir, à nous parler, à nous aimer tels que nous sommes, pour ce que nous sommes.
Le prophète Jean s’applique à nous le redire en des mots qui font choc, qui nous soulèvent et nous pressent. Il a mission de nous avertir. Il s’en expliquera davantage dimanche prochain. Avec lui nous sommes à pied d’œuvre pour accueillir celui qui vient. Nous avons une route à tracer à travers monts et collines, une maison à bâtir pour l’accueillir.
Il s’agit d’une route carrossable qui mène de lui vers nous, de nous vers lui. Qui passe par les autres. Route de paix, de dialogue, d’amitié. Route droite de notre sincérité. Route redressée de notre humilité, où les pentes sont adoucies, les creux de nos indigences, comblés. Route dégagée, où les obstacles sont enlevés. Route ombragée de douceur, de beauté; route baignant par instant dans la plus belle lumière. Chemin balisé de confiance, de réconfort et de sérénité, après un patient travail de déminage, de nettoyage.
Cette route la Vierge Marie s’offre à nous la tracer, à l’embellir avec nous, elle qui fut choisie la première. Toute belle et rayonnante et déjà sanctifiée, elle était là, en avant, pour accueillir en elle le Prince de la Vie.
Et la maison ensuite qu’il nous faut bâtir, avec sa charpente, ses poutres et ses planches… Saint Joseph nous dira comment faire. Lui le charpentier. Avec son humilité éprouvée. Son obéissance reconnue. Sa désarmante simplicité et sa droiture d’homme juste. Avec son savoir-faire spirituel.
Vraiment nous avons deux référents précieux. Ils sont justement à l’honneur cette semaine, en la fête de l’Immaculée, qui marquera mercredi aussi la fin de l’année que le Pape François a voulue toute dédiée à Saint Joseph.
Jean-Baptiste, Joseph et Marie nous montrent en leurs personnes le chemin à suivre, le lieu où demeurer, la maison où le Seigneur va venir. Car il vient vers notre chacun chez nous. Voici qu’il porte avec lui tout ce qu’il faut. Il est consolation, guérison, pardon, selon ce dont notre âme a besoin.
Laissons-nous donc rejoindre par lui. Car c’est finalement lui qui fait la route. N’est-il pas lui-même le Chemin? C’est lui qui bâtit la maison. N’est-il pas la Vérité, notre roc et notre rempart? N’est-il pas la Porte, l’Époux et le Pain? Lui, le Vivant, le Ressuscité, glorifié à jamais. Quelle merveille fait pour nous le Seigneur!
« Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu. »
Fr Jacques Marcotte, O.P.
Québec, Qc